Les Etats-Unis renforcent les règles sur le label bio
Le ministère américain de l'Agriculture a publié de nouvelles règles sur les aliments certifiés "bio", destinées à limiter les fraudes.
Le but est de "renforcer la confiance des agriculteurs et des consommateurs" dans ce petit symbole baptisé "organic", en anglais, et apposé sur les produits censés contenir au moins 95% d'ingrédients bio, issus de pratiques respectueuses de l'environnement, sans organisme génétiquement modifié (OGM), et produits sans certains pesticides ou antibiotiques pour les animaux.
C’est ce qu'explique le ministère américain de l’Agriculture (USDA), le 19 janvier 2023, à l’occasion de la publication de nouvelles règles sur la certification bio.
Des contrôles accrus des importations
Le nouveau texte, qui doit entrer en vigueur en mars, représente la plus importante mise à jour des règles sur les aliments bio depuis leur apparition en 1990, assure le ministère.
Il prévoit notamment un contrôle accru des importations dites bio – les règles pouvant être différentes dans d'autres pays moins sourcilleux –, des inspections renforcées et une meilleure traçabilité de la ferme au marché.
Un marché à plus de 57 millions de dollars
"La nécessité de cette réglementation est motivée par la croissance du marché bio et la complexité croissante des chaînes d'approvisionnement en produits bio", souligne le ministère.
Selon l'Association du commerce bio (OTA), les ventes d'aliments bio ont plus que doublé en dix ans et se sont élevées en 2021 à 57,5 milliards de dollars
Cette organisation a salué les nouvelles règles, estimant dans un communiqué qu'elles permettront de mieux "dissuader et détecter la fraude et protéger l'intégrité des aliments bio tout au long de la chaîne d'approvisionnement".
Du conventionnel vendu au prix du bio
A titre d'exemple, le ministère américain de la Justice a accusé au début de janvier plusieurs entreprises et individus basés à Dubaï ou en Turquie d'avoir, entre 2015 et 2017, acheté du soja et du maïs conventionnels en Europe de l'Est afin de le revendre aux Etats-Unis sous le label bio, profitant au passage de tarifs plus élevés.
"Lorsque des fraudeurs abusent du système, ils sèment le doute sur l'intégrité du label bio et mettent en péril l'avenir du secteur dans son ensemble", a souligné de son côté Chellie Pingree, parlementaire démocrate à la Chambre des représentants et agricultrice bio.
Respecter les règles du label "prend du temps et de l'argent", a-t-elle rappelé dans un communiqué. Et pour les consommateurs, les aliments bio sont souvent plus onéreux.
Source : lafranceagricole.fr